À quoi sert la classe 6 en comptabilité ?
La classe 6 regroupe l’ensemble des charges supportées par l’entreprise dans le cadre de son activité. Ces charges traduisent la consommation de ressources ou la naissance d’obligations financières qui diminuent le résultat net de l’exercice. Les charges de la classe 6 se répartissent comme suit :
60 : Achats : Achats de matières premières, d’approvisionnements, de marchandises, et frais accessoires liés (frais d’achat, frais de transport sur achats…)
61/62 : Autres charges externes : Services extérieurs (sous-traitance, locations, entretien, maintenance, assurances) et autres services (personnel intérimaire, honoraires, publicité, frais de déplacement…)
63 : Impôts, taxes et versements assimilés : Ensemble des charges fiscales hors impôt sur les bénéfices : impôts locaux, taxes sur salaires, droits d’enregistrement, etc.
64 : Charges de personnel : Rémunérations brutes, primes, avantages en nature, charges sociales patronales obligatoires et autres charges de personnel.
65 : Autres charges de gestion courante : Redevances, dons et libéralités, cotisations, pertes sur créances irrécouvrables de gestion courante, subventions versées, etc.
66 : Charges financières : Intérêts sur emprunts, agios, commissions bancaires, pertes de change, escomptes accordés, autres charges financières.
67 : Charges exceptionnelles : Pénalités, amendes, valeurs comptables des éléments d’actif cédés, charges sur exercices antérieurs, charges exceptionnelles sur opérations de gestion.
68 : Dotations aux amortissements, dépréciations et provisions : Dotations calculées pour constater la perte de valeur des actifs ou anticiper des risques et charges (distinction entre exploitation, financier, exceptionnel).
69 : Participation des salariés aux résultats, impôts sur les bénéfices et assimilés : Participation légale ou contractuelle des salariés, impôt sur les sociétés et contributions assimilées.
Quand utiliser la classe 6 ?
Les comptes de la classe 6 sont utilisés pour :
Enregistrer les charges d’exploitation : coûts directement liés à l’activité normale et courante de l’entreprise (achats, services extérieurs, personnel…).
Comptabiliser les charges financières : frais liés au financement (intérêts, commissions…).
Inscrire les charges exceptionnelles : opérations inhabituelles ou non récurrentes, sans lien direct avec l’activité courante.
Constater les dotations : amortissements, dépréciations, provisions.
Établir le compte de résultat : les charges de la classe 6 sont essentielles pour déterminer le résultat de l’exercice.
À noter : Les charges de la classe 6 sont enregistrées hors taxes récupérables (ex : TVA déductible). Les montants relatifs à l’acquisition d’immobilisations ou de placements financiers ne sont pas comptabilisés en classe 6 mais dans les comptes appropriés des classes 2 (immobilisations) ou 5 (placements et valeurs mobilières de placement).
La fiscalité liée à la classe 6
La gestion rigoureuse des charges de la classe 6 a des conséquences fiscales majeures :
Déductibilité fiscale : la plupart des charges d’exploitation sont fiscalement déductibles, sous réserve qu’elles soient engagées dans l’intérêt de l’entreprise, justifiées et correctement comptabilisées.
Régularisations de fin d’exercice : il convient de provisionner les charges à payer et de constater les charges à rattacher à l’exercice pour respecter le principe de rattachement des charges aux produits.
Charges non déductibles : certaines charges, comme les amendes pénales (compte 6712), les pénalités fiscales ou des provisions non justifiées, ne sont pas déductibles fiscalement même si elles sont comptabilisées.
Traitement fiscal particulier : certains postes font l’objet de règles spécifiques (frais de réception, de déplacement, dotations aux amortissements, etc.).
Base de calcul de l’impôt sur les sociétés : le total des charges de la classe 6 influence directement le résultat comptable, qui sert de base pour la détermination de l’impôt, après retraitements fiscaux éventuels.
En résumé : La classe 6 regroupe toutes les charges qui impactent le résultat de l’entreprise, qu’elles soient d’exploitation, financières, exceptionnelles ou calculées. Leur correcte imputation et justification sont essentielles tant pour la qualité de l’information financière que pour la gestion et l’optimisation de la fiscalité de l’entreprise.
